Charge mentale des femmes entrepreneures : 5 solutions

La charge mentale au foyer est un terme que l’on rencontre de plus en plus dans les discours féministes. Mais quand on est cheffe d’entrepreneuse, qu’en est-il de la charge mentale des femmes entrepreneures ? C’est indéniable qu’elle est beaucoup plus forte parce que les entrepreneuses doivent être sur tous les fronts.

Ces doubles journées entre le foyer et son business peuvent mener à des périodes de stress, d’anxiété et même jusqu’au burn-out. Mais quand on est une femme entrepreneure, la santé mentale est d’autant plus importante que son entreprise repose sur soi.

Alors comment faire pour alléger cette charge mentale des entrepreneures pour avoir un quotidien business et personnel serein ? Voici 5 solutions à suivre pour trouver l’équilibre sans toucher le burn-out.

C’est quoi la charge mentale ?

Démocratisé par la bédéiste Emma, le terme de charge mentale désigne toutes les pensées qui sont tournées vers l’organisation et la bonne gestion du foyer.

Penser aux repas, connaître les ingrédients du frigo pour savoir quoi acheter sur le chemin du retour, se souvenir du rendez-vous vétérinaire de contrôle du chat, ne pas se laisser déborder par les machines sinon le petit dernier n’aura plus de t-shirt pour l’école … autant de tâches domestiques qui tournent sans cesse dans la tête des femmes.

La charge mentale c’est le fait de penser à tout ça, tout le temps. Les femmes se placent alors en responsables de la bonne tenue du foyer et délèguerait des tâches ménagères aux hommes qui deviennent donc de simples exécutants. Partager le poids de la charge mentale ce n’est pas nécessairement partager les tâches en elles-mêmes mais partager le poids de cette pensée organisationnelle.

Une entrepreneuse est allongée sur son lit devant son ordinateur portable sur lequel elle est en train de rédiger. Elle porte un casque sur les oreilles.
Crédits : Anna Tarazevich - Pexels

Pourquoi les femmes ont plus de charge mentale

Les femmes n’endossent pas le rôle de planificatrice du foyer de leur plein gré ou avec un grand sourire. C’est le résultat de leur genre féminin qui sociabilise les petites filles dès l’enfance à penser aux besoins des autres mais surtout à les anticiper.

Ces tâches se répètent tous les jours et font partie du quotidien. C’est pour cela que les femmes sont plus susceptibles de faire des burn-out, d’autant plus lorsqu’elles sont entrepreneuses et à leur compte.

Cette charge mentale pousse les femmes entrepreneures à :

  • avoir des doubles journées qui sont encore plus remplies lorsqu’elles sont mumpreneurs
  • travailler à 120 % pour montrer qu’elles peuvent réussir dans un milieu masculin
  • prendre plus sur elles en termes de charge de travail ou d’horaires pour sortir du syndrome de l’imposteur et/ou d’illégitimité
  • travailler encore plus leur confiance en elles pour repousser leurs hésitations.

Bref, tout ce travail invisible et parfois inconscient devient des injonctions qui poussent les femmes entrepreneures à toujours travailler plus. Mais cela est aussi vrai dans le salariat.

Une étude menée par des chercheurs de Harvard et publiée en novembre 2021 est claire sur le sujet :

  • les femmes sont moins à l’aise de demander plus de temps de travail pour effectuer certaines tâches, même si cela n’impacte pas directement leurs collègues
  • elles se mettent plus la pression pour éviter d’apparaître comme un fardeau pour les autres
  • la crainte d’être incompétentes les pousse à travailler avec toujours plus de pression.

Bref, la charge mentale impacte le bien-être féminin, que ça soit au sein du foyer ou bien dans la gestion de leur entreprise.

Cumuler entrepreneuriat et charge mentale : le parcours difficile des entrepreneures

« Une femme entrepreneure ne vit pas la même vie qu’un homme entrepreneur. » Les mots d’Adeline Dilé, cheffe d’entreprise, sont clairs. La genre et les stéréotypes féminins conditionnent les femmes à traverser un parcours de la combattante pour trouver un équilibre entre la vie personnelle et vie professionnelle.

Lorsqu’on crée son entreprise, même si les aides à la création pour l’entrepreneuriat féminin sont utiles, il y a toujours une pression financière de rentabilité. Cela arrive qu’il faille assumer seule de très nombreuses responsabilités et ne pas compter ses heures.

Combinée à la charge mentale du foyer, la charge mentale de l’entrepreneur ajoute une sacrée pression et impacte directement la santé mentale des entrepreneuses.

Ce n’est une surprise pour personne, il y a énormément de choses à ne pas oublier quand on gère seule son business :

  • envoyer cet e-mail urgent
  • rendre un projet avec une deadline serrée
  • payer une facture sans l’oublier dans les tréfonds de sa boîte mail.

Toutes les tâches en cours restent en arrière pensée dans la charge mentale des femmes entrepreneures qui pensent également au RDV pédiatre pour le petit dernier et à donner le chèque à la cantine pour payer les repas.

Ces tâches inachevées tournent sans cesse jusqu’à ce qu’elles soient accomplies. C’est ce que la psychologue Bljuma Zeigarnik a observé quand elle parlait avec des garçons de café à Vienne : ils se souviennent des commandes en cours avec précision mais dès qu’elles ont été délivrées, impossible de se les remémorer.

Toutes ces petites choses à faire prennent donc énormément de place dans un cerveau déjà encombré par la charge mentale du quotidien.Les réveils nocturnes à cause d’oublis et de l’angoisse peuvent être nombreux et synonyme de cerveau en surchauffe et de surcharge mentale.

C’est pour ça qu’il faut bien faire attention aux signaux d’alerte du burn-out :

  • une fatigue mental et physique extrême
  • des erreurs de plus en plus fréquentes
  • des troubles du sommeil
  • un sentiment d’angoisse grandissant
  • des troubles de l’alimentation ou du comportement.

Être sur tous les fronts sans réussir à séparer sa vie professionnelle et professionnelle peut mener tout droit à un effondrement physique et une incapacité totale à travailler.

En gros plan on voit une personne qui est à son compte en train de surligner des documents avec un fluo orange.
Crédits : Antoni Shkraba Production - Pexels

5 conseils pour réduire la charge mentale des femmes entrepreneures

On dit souvent aux femmes de simplement lâcher prise pour avoir le cerveau moins encombré sauf qu’on sait toutes que cela ne fonctionne pas comme ça. Est-ce que vous vous êtes déjà calmées lorsqu’une personne vous disait d’arrêter de vous énerver ? Je ne pense pas.

Bref, voici 5 astuces business et personelles pour soulager la charge mentale des femmes entrepreneures.

1. S’organiser au mieux avec des outils

Alléger la charge mentale de l’entrepreneuse passe indéniablement par une meilleure organisation de son temps et de ses tâches. C’est essentiel de se délimiter des moments précis réservés à différents activités définies : l’administratif, le temps avec les enfants, le travail client…

Se bloquer des blocs de temps sur des créneaux particuliers permet de batcher et de faire preuve d’efficacité.

Mais ce qui pèse le plus lourd dans la charge mentale c’est de se souvenir de tout ce qui est en cours et à accomplir. Pour cela, regroupez tous vos posts-it volants et écrivez à un endroit toutes les tâches à accomplir et celles en cours. Cela peut se faire avec une organisation sur Notion ou bien dans un carnet dédié.

2. Déléguer et automatiser certaines tâches

Que ça soit au sein du foyer ou bien dans votre entreprise, c’est possible de déléguer certaines tâches qui ne font pas partie de votre coeur de métier. Cela peut concerner des tâches administratives ou juridiques et s’entourer de collaborateurs/ collaboratrices ou d’un·e assistant·e virtuel·le peut grandement alléger votre charge mentale d’entrepreneure.

De même, plusieurs tâches peuvent être automatisées grâce à différents outils :

  • la prise de rendez-vous avec Calendly ;
  • l’envoi d’e-mails suite à l’inscription pour un freebie avec des outils d’e-mailing ;
  • votre planning avec Google Agenda ;
  • des séquences d’automatisations créées avec Zapier.

La liste est longue et s’adapte à votre entreprise et vos besoins. Le mieux reste de faire une liste de tâches qui peuvent être déléguées.

Une entrepreneuse est assise par terre devant son canapé, avec son ordinateur portable sur les genoux.
Crédits : Pavel Danilyuk - Pexels

3. Établir un planning pour l’organisation domestique

C’est sans doute la partie la moins sexy, mais si vous êtes en couple hétérosexuel, que vous ayez des enfants ou non, pour rétablir le partage de la charge mentale il convient d’organiser et de planifier le maximum de choses en amont.

L’objectif n’est pas de vous rendre responsable des tâches mais bien de définir à deux les choses à faire dans la semaine, le mois, l’année et de découper tout cela pour se répartir les choses. En plus d’alléger votre charge mentale, vous décomposez avec votre moitié les choses auxquelles penser pour lui mettre en évidence.

4. Déculpabiliser de ne pas être une mère / femme / entrepreneure imparfaite

Les réseaux sociaux sont aussi fantastiques que nocifs. Ils entretiennent l’image parfaite de la mumpreneur qui a toujours du temps pour elle, pour se faire belle, gérer son entreprise tout en s’occupant de ses enfants toujours sages.

Bref, les réseaux sociaux, ce n’est pas la vraie vie. Et aujourd’hui, en tant que dirigeante et femme dans une société patriarcale et/ou mère, vous faites tout ce que vous pouvez. C’est la société capitaliste qui vous pousse à en faire toujours d’avantage et à mesurer votre valeur au capital que vous produisez.

Vous avez le droit (le devoir) de vous reposer, de prendre du temps pour vous, pour ne rien faire même si derrière il n’y a aucun objectif productiviste. Juste profiter des instants précieux avec ses proches et soi-même.

Plus simple à dire qu’à faire mais pour déculpabiliser, essayez de :

  • noter toutes les choses accomplies dans la journée / la semaine / le mois
  • tenir à jour un dossier avec les compliments de votre clientèle, les remarques encourageantes et les avis qui font chaud au coeur ;
  • comprendre qu’une voiture ne peut avancer sans essence et c’est la même chose pour vous : vous ne pouvez continuer à travailler sans repos ;
  • vous nourrir intellectuellement de choses sans rapport avec le business pour alimenter votre créativité.

Tout ce qui vous fait du bien est bon à prendre.

5. Sortir de l’isolement et s’entourer d’entrepreneuses

Qui comprend mieux la charge mentale des femmes entrepreneuses que les entrepreneuses elles-mêmes ? C’est pour cette raison simple qu’il est parfois essentiel de faire partie d’un réseau business féminin.

Bien évidemment, vous allez y trouver beaucoup de conseils entrepreneuriaux et vous construire un réseau de connaissances professionnelles. Mais cet endroit sera également l’endroit où vous pourrez échanger avec d’autres entrepreneures qui partagent un quotidien similaire au votre.

Vous pourrez partager vos astuces pour gérer au mieux la charge mentale et vos conseils pour s’organiser au mieux dans son entreprise pour éviter le burn-out. Cet entraide montre qu’il est tout à fait possible d’être une entrepreneuse accomplie avec un équilibre de vie qui lui convient.

Vous souhaitez sortir de l’isolement ? Rejoignez Sorority Club, le réseau business féminin mais surtout féministe !

Publié le
January 12, 2024
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